-
Par jeannepaponet le 25 Avril 2006 à 16:49
Un conte de Hans Christian ANDERSEN pour les grands aussi de la part de Chanteplume et Asphodèle (décidement nous sommes avec les Papillons
LE PAPILLON
Le papillon veut se marier et, comme vous le pensez bien, il prétend choisir une fleur jolie entre toutes les fleurs. Elles sont en grand nombre et le choix dans une telle quantité est embarrassant. Le papillon vole tout droit vers les pâquerettes. C'est une petite fleur que les Français nomment aussi marguerite. Lorsque les amoureux arrachent ses feuilles, à chaque feuille arrachée ils demandent :
- M'aime-t-il ou m'aime-t-elle un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout ? La réponse de la dernière feuille est la bonne. Le papillon l'interroge :
- Chère dame Marguerite, dit-il, vous êtes la plus avisée de toutes les fleurs. Dites-moi, je vous prie, si je dois épouser celle-ci ou celle-là.
La marguerite ne daigna pas lui répondre. Elle était mécontente de ce qu'il l'avait appelée dame, alors qu'elle était encore demoiselle, ce qui n'est pas du tout la même chose. Il renouvela deux fois sa question, et, lorsqu'il vit qu'elle gardait le silence, il partit pour aller faire sa cour ailleurs. On était aux premiers jours du printemps. Les crocus et les perce-neige fleurissaient à l'entour.
- Jolies, charmantes fleurettes ! dit le papillon, mais elles ont encore un peu trop la tournure de pensionnaires. Comme les très jeunes gens, il regardait de préférence les personnes plus âgées que lui.
Il s'envola vers les anémones ; il les trouva un peu trop amères à son goût. Les violettes lui parurent trop sentimentales. La fleur de tilleul était trop petite et, de plus, elle avait une trop nombreuse parenté. La fleur de pommier rivalisait avec la rose, mais elle s'ouvrait aujourd'hui pour périr demain, et tombait au premier souffle du vent; un mariage avec un être si délicat durerait trop peu de temps. La fleur des pois lui plut entre toutes ; elle est blanche et rouge, fraîche et gracieuse ; elle a beaucoup de distinction et, en même temps, elle est bonne ménagère et ne dédaigne pas les soins domestiques. Il allait lui adresser sa demande, lorsqu'il aperçut près d'elle une cosse à l'extrémité de laquelle pendait une fleur desséchée :
- Qu'est-ce cela ? fit-il.
- C'est ma sœur, répondit Fleur des Pois.
- Vraiment, et vous serez un jour comme cela ! s'écria le papillon qui s'enfuit.
Le chèvrefeuille penchait ses branches en dehors d'une haie ; il y avait là une quantité de filles toutes pareilles, avec de longues figures au teint jaune.
- A coup sûr, pensa le papillon, il était impossible d'aimer cela.
Le printemps passa, et l'été après le printemps. On était à l'automne, et le papillon n'avait pu se décider encore. Les fleurs étalaient maintenant leurs robes les plus éclatantes ; en vain, car elles n'avaient plus le parfum de la jeunesse. C'est surtout à ce frais parfum que sont sensibles les cœurs qui ne sont plus jeunes; et il y en avait fort peu, il faut l'avouer, dans les dahlias et dans les chrysanthèmes. Aussi le papillon se tourna-t-il en dernier recours vers la menthe. Cette plante ne fleurit pas, mais on peut dire qu'elle est fleur tout entière, tant elle est parfumée de la tête au pied ; chacune de ses feuilles vaut une fleur, pour les senteurs qu'elle répand dans l'air. «C'est ce qu'il me faut, se dit le papillon ; je l'épouse. » Et il fit sa déclaration.
La menthe demeura silencieuse et guindée, en l'écoutant. A la fin elle dit :
- Je vous offre mon amitié, s'il vous plaît, mais rien de plus. Je suis vieille, et vous n'êtes plus jeune. Nous pouvons fort bien vivre l'un pour l'autre ; mais quant à nous marier ... sachons à notre âge éviter le ridicule.
C'est ainsi qu'il arriva que le papillon n'épousa personne. Il avait été trop long à faire son choix, et c'est une mauvaise méthode. Il devint donc ce que nous appelons un vieux garçon.
L'automne touchait à sa fin ; le temps était sombre, et il pleuvait. Le vent froid soufflait sur le dos des vieux saules au point de les faire craquer. Il n'était pas bon vraiment de se trouver dehors par ce temps-là ; aussi le papillon ne vivait-il plus en plein air. Il avait par fortune rencontré un asile, une chambre bien chauffée où régnait la température de l'été. Il y eût pu vivre assez bien, mais il se dit : « Ce n'est pas tout de vivre ; encore faut-il la liberté, un rayon de soleil et une petite fleur. » Il vola vers la fenêtre et se heurta à la vitre. On l'aperçut, on l'admira, on le captura et on le ficha dans la boîte aux curiosités. « Me voici sur une tige comme les fleurs, se dit le papillon. Certainement, ce n'est pas très agréable ; mais enfin on est casé : cela ressemble au mariage. » Il se consolait jusqu'à un certain point avec cette pensée. «C'est une pauvre consolation », murmurèrent railleusement quelques plantes qui étaient là dans des pots pour égayer la chambre. « Il n'y a rien à attendre de ces plantes bien installées dans leurs pots, se dit le papillon ; elles sont trop à leur aise pour être humaines. »Voilà pour aujoud'hui n i ni c'est F I N I
A bientôt bises à tous petits et grands
votre commentaire -
Par jeannepaponet le 21 Avril 2006 à 17:45
Asphodèle et Chanteplume chante à pleine voix la chanson coquine de Georges....que ça fait du bien...!!!!!! et l'illustration originale....
Un bon petit diable à la fleur de l'âge
La jambe légère et l'œil polisson
Et la bouche pleine de joyeux ramages
Allait à la chasse aux papillons
Comme il atteignait l'orée du village
Filant sa quenouille, il vit Cendrillon
Il lui dit : "Bonjour, que Dieu te ménage
J't'emmène à la chasse aux papillons"
Cendrillon ravie de quitter sa cage
Met sa robe neuve et ses botillons
Et bras d'ssus bras d'ssous vers les frais bocages
Ils vont à la chasse aux papillons
Il ne savait pas que sous les ombrages
Se cachait l'amour et son aiguillon
Et qu'il transperçait les cœurs de leur âge
Les cœurs des chasseurs de papillons
Quand il se fit tendre, elle lui dit : "J'présage
Qu'c'est pas dans les plis de mon cotillon
Ni dans l'échancrure de mon corsage
Qu'on va à la chasse aux papillons"
Sur sa bouche en feu qui criait : "Sois sage !"
Il posa sa bouche en guise de bâillon
Et c'fut l'plus charmant des remue-ménage
Qu'on ait vu d'mémoir' de papillon
Un volcan dans l'âme, ils r'vinrent au village
En se promettant d'aller des millions
Des milliards de fois, et mêm' davantage
Ensemble à la chasse aux papillons
Mais tant qu'ils s'aim'ront, tant que les nuages
Porteurs de chagrins, les épargneront
Il f'ra bon voler dans les frais bocages
Ils f'ront pas la chasse aux papillons.
3 commentaires -
Par jeannepaponet le 20 Avril 2006 à 14:04
Les vieilles de notre pays
Ne sont pas des vieilles moroses
Elles portent des bonnets roses
Des fichus couleur de maïs
Les vieilles de notre pays.
Elles s’en vont tout doucement
Les jours où le soleil fait fête
En remuant un peu la tête
S’arrêtant à chaque moment
Elles s’en vont tout doucement.
En riant derrière la main
Elles se disent à l’oreille
Des riens qu’elles ont dits la veille
Et rediront le lendemain
En riant derrière la main.
Elles médisent bien un peu
Mais si peu que c’est ne rien dire
Puis il faut bien parler et rire
Les soirs d’hiver au coin du feu
Elles médisent bien un peu.
Elles iront au Paradis
Car elles ne manquent pas messe
Et sont fidèles à confesse
Depuis les galants de jadis
Elles iront au Paradis.
La bonne Vierge et le bon Dieu
Qu’elles ont tant priés sur terre
Leur feront la vie bien légère
Et bien court le dernier adieu
La bonne Vierge et le bon Dieu.
Les vieilles de notre pays
Ne sont pas des vieilles moroses
Elles portent des bonnets roses
Des fichus couleur de maïs
Les vieilles de notre pays,
Les vieilles de notre pays.
votre commentaire -
Par jeannepaponet le 30 Mars 2006 à 14:17
Léo Ferré interprêtre BAUDELAIRE..quelques mots de Charles Estienne :
" Baudelaire mis en musique et chanté par Léo Ferré .Dédouanement qui doit être pris au pied de la lettre puisque l"interprétation" si on peut dire ,de Léo Ferré a permis qu'on entende par le truchement du disque , une voix physique et morals qui est comme celle même de Baudelaire .Belle revanche pour le Poète des"Fleurs du Mal " en 1957,l'année de son centenaire."
L'ETANG CHIMERIQUE
Nos plus beaux souvenirs fleurissent sur l'étang
Dans le lointain château d'une lointaine Espagne
Ils nous disent le temps perdu ô ma compagne
Et ce blanc nénuphar c'est ton coeur de vingt ans.Un jour nous nous embarquerons
Sur l'étang de nos souvenirs
Et referons pour le plaisir
Le voyage doux de la vie
Un jour nous nous embarquerons
Mon doux Pierrot ma grande amie
Pour ne plus jamais revenir.Nos mauvais souvenirs se noieront dans l'étang
De ce lointain château d'une lointaine Espagne
Et nous ne garderons pour nous ô ma compagne
Que ce blanc nénuphar et ton coeur de vingt ansUn jour nous nous embarquerons
Sur l'étang de nos souvenirs
Et referons pour le plaisir
Le voyage doux de la vie
Un jour nous nous embarquerons
Mon doux pierrot ma grande amie
Pour ne plus jamais revenirAlors tout sera lumineux mon amie
1 commentaire -
Par jeannepaponet le 7 Mars 2006 à 19:05
JE VIENS....
Je viens d'un Pays de vent
Et de Terres profondes
Comme l'Océan
Où la vie abonde .
J'y ai vécu
Le meilleur de mon âge .
Pays de sources vives
De vignes et de blés
De jardins, de plages
Et de vieux moulins
Où aux ailes du vent
On moud le grain .
Pays de bosquets
Où chante la grive.
Pour quelques secondes
Donnes moi la main
Pour danser la Ronde .
Puis,
Dans l'odeur des pommes
Au cœur du verger
Viens faire un somme !
Chanteplume
12 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique