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    Texte retenu pour exposition par www.carole-lussier.com 

    (que je remercie de tout mon coeur ,pour son amitié et son attention)

      L'image est tirées d'une toile de © Marmo, La barge d'Avalon


     

    Les danseurs de l'aube

    De ses pieds nus, Zélia effleurent le sol de porphyre rouge ; des rires et des voix d'enfants s'envolent dans l'air du soir. Sur les rochers bleus, elle s'assied, croise les bras qu'elle tend sur ses jambes, puis s'étire et ses mains volètent comme des papillons. La tête penchée, elle ressemble à un oiseau qui écoute. Lasse, elle s'allonge ensuite sur le sol et la jupe courte révèle ses longues jambes. D'un geste plein de grâce, elle relève ses bras en corbeille autour de sa tête. Livrée ainsi à la nuit, elle semble être un lys endormi !

    Les voix, les rires et les chansons des enfants s'atténuent puis s'éteignent. Pas un bruit pas un son ne se font plus entendre. Tout est devenu silence et sur l'horizon lointain, même le rideau de la nuit s'estompe...

    À fleur d'eau, dans le frissonnement de l'onde toute proche, une silhouette dont les pas oscillent entre la marche et la danse surgit entre le ciel et la mer. Une musique étrange monte des flots berceurs et s'insinue, caressante, dans le sommeil de la belle endormie.

    Le Danseur s'arrête à quelques foulées de Zélia et d'un geste lent, se penche sur elle. Elle bouge en ramenant ses jambes sous elle, cabre sa taille fine en un arc parfait, puis s'étire dans un envol élégant de ses bras qui poussent sa tête en arrière .D'un souple mouvement de reins, elle s'assied, se frotte les yeux comme une enfant et, surprise, regarde le Danseur qui l'invite à le rejoindre.

    Elle se lève, comme la biche, en deux bonds élégants et s'enfuit.

    D'approches en approches, de fuites en fuites, un long moment, ils s'enlacent et s'éloignent en frôlant le sol de leurs pieds nus, en touchant les étoiles du bout de leurs doigts.

    Puis soudain, ils s'arrêtent et restent ainsi posés dans ce geste que le temps semble vouloir à jamais fixer. Alors, le vent se lève en soufflant des tourbillons de sable blanc argenté sur le sol de porphyre rouge. Mais à peine entrevu qu'il s'éloigne et tout s'apaise autour d'eux.

    À nouveau, ils sont face à face, puis se détournent et se poursuivent dans une danse légère en traçant des arabesques dans le sable qui s'envole en frimas comme la neige sous leurs pas.

    Ils dansent, dansent et dansent à perdre haleine. Et sans bruit, leurs corps à peine frôlés enfin s'unissent et tourbillonnent avec une grâce infinie jusqu'à ce que, telle une fleur de chair, Zélia s'affaisse dans un froissement d'eau...

    Allongée, elle semble dormir dans la moire liquide. Et troublé, il se penche pour s'asseoir sur le sable et prendre le corps contre lui. Enfouissant son visage contre le cou tenu et fragile, il pleure et la berce. Puis se glissant tout contre elle pour se lover dans le nid d'amour du ventre féminin, ils s'étreignent et s'unissent avec une chaste sensualité qui les mènent à ne faire plus qu'un.

    Avec des gestes lents et doux, il se défait de l'abri matriciel, puis glisse son dos en-dessous d'elle, se relève et emporte sur ses épaules le corps alangui. Il danse un long moment, un moment qu'elle semble ne pas vouloir finir.
    Mais enfin, comme une gerbe de fleurs sur la couche de sable blanc, il la dépose, délicatement.

    Semblant répondre à un appel mystérieux, il lève et porte son regard au loin. Une main tendrement posée sur le sein de sa bien-aimée, il sent une larme perler au coin de ses yeux. Alors il tend une paume ouverte au firmament et emprisonne une étoile qui jaillit de mille éclats et saupoudre, du bout des doigts, les gouttes de lumière sur le corps abandonné de la jeune fille.

    Tremblant, comme les pétales de la rose caressées par le vent dans la rosée du matin, il s'agenouille et dépose un baiser sur sa main. Ses lèvres chaudes remontent en un doux frisson pour s'attarder à l'attache du cou délicat de la jeune fille tandis qu'il effleure maintenant sa chevelure.

    C'est le ressac et il se relève en s'éloignant à reculons. L'eau enveloppe ses pieds et bientôt ses jambes d'un chuintement soyeux qui s'en va aussi en s'amenuisant. Et lentement, très lentement, il finit par se fondre dans le velours de la nuit.

    À l'est, le ciel s'éclaircit, l'aube s'annonce et la jeune fille commence à se réveiller ; d'un geste enfantin, elle se frotte les yeux, puis s'enroule en fœtus pour mieux s'étirer en déployant ses bras comme des ailes.

    Elle se lève, plus lourde du fruit blottit dans son ventre arrondi qu'elle caresse avec surprise. Un sourire fleurit sur ses lèvres, des larmes douces glissent sur son visage, puis son rire monte en cascade dans l'air du matin.

    Brusquement, elle se penche et semble se replier sur elle-même, mais se déploie très vite en dansant.

    Alors que l'aurore nimbe l'horizon, entre ses mains ouvertes jaillit une perle nacrée où dort... l'Enfant de la Promesse !

    Elle danse et rit de bonheur en se tournant vers l'horizon pour souffler un baiser du bout de ses doigts.

    Et les voix enfantines s'élèvent à nouveau dans le murmure du matin.

    * * * * * * * * *


    Vos commentaires :

      2008-01-20
    Chère Jeanne, je l'ai écrit dans un précédent courriel mais permettez moi de me répéter ici, en signe d'hommage. L'enchantement suscité par vos mots est d'une intense délicatesse. Je me suis joint à la danse et j'ai bel et bien cédé à l'envoutement. Bravo pour ce texte fabuleux ! Je vous en remercie le plus chaleureusement du monde. Au sincère plaisir de vous relire. À une Dame des Rondes Stellaires, un Passeur de Lumière, tel que vous m'avez baptisé, s'incline. Amitié, Marmo

      2008-01-19
    Quelle joie, chère Jeanne. Voilà un texte qui fleurit aux croyances d'autrefois, merveilleux ! ... Ton hôtesse, Carole
    * * * * * * * *

     2008-01-20
    Encore une fois, belle Jeanne, tu as réussi à m'éblouir avec ce texte et à me faire oublier les petits soucis du quotidien. Je me suis même permise quelques pas de danse... Merci de nous faire partager la poésie et la douceur de ton écriture. Tendresse, Marjo

    Vous retrouverez ce texte chez YZELLE

    http://leventfaittournerlesai.blogg.org/

    ainsi que dans mon site :

    "IL ETAIT UNE FOIS....CHANTEPLUME

    http://www.e-monsite.com/iletaitunefois/



    8 commentaires
  • Nous allons vers les beaux jours alors suivons les..

    avec la vidéo "LA BALLADE de FLEURS" ci contre

    ********** 

    Les baladins qui serpentent les routes
    Viennent de loin parmi les cbamps de blé
    Les bonnes gens regardent et les écoutent
    Et les étoiles leur parlent de danser
    Les vieux châteaux dressés du fond du Moyen Age
    Semblent guider leurs pas légers comme un matin
    Et parmi les donjons perchés dans les nuages
    Des princesses leur font des signes avec les mains
    Mais les gars de vingt ans qui ressemblent à des dieux
    Insouciants et joyeux parmi leurs rondes folles
    Passent sous les donjons sans dire une parole
    Ils ne regardent pas les bras tendus vers eux
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Danse donc, joli baladin
    C'est la ballade, c'est la ballade
    Danse donc, joli baladin
    C'est la ballade d'Arlequin
    <o:p> </o:p>Les baladins qui serpentent les routes
    Qui sont-ils donc dans leur costume d'or ?
    Des vagabonds ou des dieux en déroute ?
    Ils n'ont que des chansons pour seul trésor
    Quand ils n'auront plus soif, ayant bu à la brume
    Ils danseront pieds nus sur des fils argentés
    Que cinq mille araignées tisseront sous la lune
    D'une branche de houx jusqu'aux sapins gelés
    Ils sont accompagnés dans la ronde divine
    Par les enfants des rois aux longs cheveux bouclés
    C'est un cortège bleu de mille mandolines
    Où flottent un peu partout des voiles de mariée
    <o:p> </o:p>Danse donc, joli baladin
    C'est la ballade, c'est la ballade
    Danse donc, joli baladin
    C'est la ballade de l'Arlequin
    <o:p> </o:p>C'est ainsi que l'on vit le plus grand mariage
    De la fille du vent avec un arlequin
    Mais tout cela n'était qu'un fragile mirage
    Et je reste tout seul avec mes lendemains
    <o:p> </o:p>Ohé les baladins
    Vous partez ?...

    Emmenez-moi

     

    CONTES et LEGENDES

    * * * * * * * * *


    <o:p> </o:p>

     


    4 commentaires
  • En cherchant des papiers je viens de trouver ce poème dans un cahier de poésies ayant appartenu à une de mes petites tantes disparue aujourd'hui
    Il me semble qu'il est de mise encore et toujours....

    OU EST LE BONHEUR ?

    Il est là dans nos coeurs
    Il est plein de douceur
    Il est fait de chaleur
    Qu'on sent de temps en temps!

    Il est tout près de nous
    C'est plus petit que tout
    On le voit après coup.
    Il se cache partout.

    Où est le bonheur ?
    Il est dans un sourire
    Le geste qui vient guérir
    Le rêve ou le désir
    Qu'on a de temps en temps !

    Il danse dans nos yeux
    Il chante si on le veut,
    Se fait silencieux
    C'est un clin d'oeil de Dieu

    Où est le bonheur ?
    Il est dans le soleil
    Le printemps qui s'éveille
    Il est dans les merveilles
    Qu'on voit de temps en temps.

    Il est dans les oiseaux
    La fleur ou le roseau
    Il résonne dans l'écho
    Du lac ou du ruisseau.

    Où est le bonheur ?
    Il est là dans nos mains
    Il n'est jamais très loin
    Il est sur le chemin
    Qu'on prend de temps en temps.

    Il est dans le présent
    Il se vit maintenant
    C'est de nous qu'il dépend

    Chaque jour en tout temps.

    Auteur inconnu


    4 commentaires
  • POUR TOI "UTOPIA"

    MA "CHARMANTAMIE"

    PAYS-AGE

    et les autres visiteurs

    cliques ci dessous

    http://www.lehall.com/galerie/ferre/index.html

    <DHTTP: www.lehall.com galerie ferre index.htmlE>

    avec plein de tendresse

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    2 commentaires
  •  

    Drôle de Famille

    Vous la connaissez
    tous et toutes
    Sans le moindre doute.
    En premier
    le Père
    "Si j'avais su ".
    Puis son épouse
    La Mère
    "si j'osais."
    Viennent les Oncles
    "Faut pas s'en faire"
    avec
    "Les frères Scrupules"
    bien rasés.
    La Soeur
    "J'aurais pas dû"
    les suit derrière.
    La cousine
    et la voisine
    "J'suis pas sûre "
    leur emboitent le pas .
    La nièce
    "Tu crois qu'j'peux ?"
    enrubannée de tulle
    dit "si j'avais su
    ,j's"rais pas v'nue
    J'en ai assez
    De c'te famille
    j'm'en vas
    Voir ailleurs! 
     
    Jeanne
    c'est pas sérieux ! 

    L'ESCALE DU BONHEUR

    si , si très sérieux*

    et si tu cliquais sur l'imagette  ci dessus?

    * * * * * * * *


     


    6 commentaires


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