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    L'AUTOMNE....

    L'endormeuse saison prend ses aises. Suivant les jours Sidoine rencontre le vent et ses humeurs . Elle apprend à écouter ses murmures , ses grandes envolées lyriques , sa hargne .

    Réticente au début de leur rencontre , la jeune femme accepte de se laisser bousculer .

    Puis , charmée par cet exigeant , elle se laisse envelopper par ses fougueuses étreintes !

    Le soleil moins matinal se prélasse et sort avec paresse des draps cotonneux des nuages chamarrés de blanc , de gris ou parfois de bleu selon l'humeur du Temps ,pour s'enfouir le soir venu dans les édredons de plumes chatoyantes du couchant !

    Puis arrive le grand rendez-vous avec la Nuit et ses ombres bleues , ses chuchotements .

    Sidoine est surprise...par le «  froufrou »velouté des ailes de la Hulotte se posant en catimini sur une branche d'arbre pour scruter les secrets de cette dernière. « Les trottes-menus » des mulots qui se pressent rentrant d'une escapade ...vite ,vite avant que Dame Chouette ne les voit.

    Le glapissement du renard en chasse .

    Une branche qui craque , le froissement de feuilles entre les doigts de la brise font sursauter Sidoine ! Un faon apeuré traverse le sentier.....

    Tant de beauté l'émerveille....

    Avec Blanche et Félix elle va à la rencontre de cette Grande Dame Mystérieuse qui se fait effrayante ou charmeuse selon les vibrations de ses visiteurs .

    - « Il est bon d'être attentive , silencieuse... » conseille Blanche à la jeune « Eveillée ».

     

    Peu à peu celle-ci se laisse apprivoiser pour aller aux rendes-vous des Beautés qui ne se révèlent qu'à ceux qui y croit ! Sidoine s'épanouit , s'émerveille de ces découvertes si simples à portée de mains et de regards ; d'écoute du Cœur !

    - « Petite , quand tu ouvres les Portes de ton Etre pour accepter ces découvertes...tu reçois au centuple ! Sans t'en apercevoir tu cultives , affines tes sens en tissant des fils de soie pour aller de l'Avant . De Découvertes en Découvertes ta vie aura et as déjà un autre Goût » lui dit ainsi «  Blanchemain » la Vieille Mère !

    L'Automne va de l'avant dans un déferlement d'or de bronze , d'amarante et d'incarnat , c'est l'Eté de la Saint Martin !

    - « Nous voici à la Sainte Catherine » dit Zoé un matin.

    - Et alors ? questionne Sidoine .

    - Alors si on en croit les Anciens...à la Sainte Catherine , tous bois prend racines ma belle .

    Le moment est venu de planter arbustes , arbres et haies  » la renseigne Baptistin .

    Elle s'étonne de ce savoir qui marche à travers le Temps pour Ceux qui savent l'écouter et le comprendre .

    Au verger Baptistin , taille , plante avec Félix venu le rejoindre . Zoé en compagnie de Blanche font les confitures de figues ; de melon d'eau mélangé aux dernières tomates restées vaillantes au potager et qui ne mûriront plus.

    Pommes , noisettes rentrent au bercail ; les unes posées sur des claies de châtaigner les autres dans des paniers plats tressés par Blanche . Elles vont « se bonifier » finir de mûrir se ratatiner en compagnie des « poirillons » au grenier dans la petite chambre réservée à cet usage .

    Les unes et les autres ne paieront pas de mine mais ...quelles saveurs !

    Un soir avant « la soupe » Baptistin apporte une poche de papier jaune un peu taché . Il la tient avec précaution , puis dénoue le brin de raphia qui la ferme pour en sortir avec une mine de chat gourmand....une grappe de raisin toute « défeuillée »....Les grains d'ambre du fruit semblent des pierres précieuses . Il y en a cinq en tout...Sidoine n'a jamais vu pareille merveille !

    - « Goûtez petite «  dit-il en lui en donnant une . Elle se sent maladroite , consciente que ce qu'elle tient du bout des doigts est la précieuse Alchimie de la treille , de la terre , du soleil , de la pluie de l'air unis au Savoir-Faire de Baptistin !

    Elle détache avec délicatesse un grain ambré , le porte à se lèvres , le laisse glisser dans sa bouche...c'est rond , doux , soyeux....

    Elle le tourne , le retourne avec sa langue et...claque l'écrase contre son palais ! Hum ! que c'est bon , elle se délecte de cette gorgée de nectar !

    Tous attendent , sont suspendus à ses lèvres si je puis dire , retiennent leur souffle. Devant son visage ravi Baptistin ose dire :

    - «  Alors Demoiselle c'est pas l'Paradis ça ?

    - Hum , ah , c'est ...c'est...

    - Délicieux » conclut Félix .

    Et Zoé de reprendre en riant et croquant d'un air gourmand les grains dorés :

    - « C'est du bonheur Mam'zelle Sidoine .

    Blanche conclut :

    - La vie est comme ça quand on laisse faire avec soin l'opération patiente des choses où plutôt la Fusion des Choses ! »

    Elle les regarde avec tendresse , ces quatre là lui sont chers !

    Sidoine se sent chez elle dans cette Auberge au cœur de la nature qu'elle apprend non seulement à découvrir mais à aimer et à comprendre .

    Qu'ils sont loin les baratineurs aux noms pompeux se pavanant , se bousculant , s'aplatissant l'un pour un grade , l'autre pour une invitation dans cette « Cours des miracles » que l'on appelle le Monde...le Beau Monde où tous les coups sont permis. Elle en a terriblement souffert surtout après l'absence de Grégory et de Blaise ..... Aujourd'hui c'est fini tout ça 

    Quelques jours sont passés depuis la Sainte Catherine et la soirée mémorable où Sidoine a rencontré l'Ambre du Raisin .

    La pluie et le vent hurleur ne l'effraient plus .

    http://atraverslemiroir.e-monsite.com/


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    Seigneur, Maître des pots, des brocs, des marmites
    qui sont dans ma cuisine et dont j'ai le souci,
    Je ne puis être, hélas ! la sainte qui médite
    Assise aux pieds du Maître ou qui brode pour lui,
    Avec des blanches mains, la chasuble bénite ;
    Alors, que je sois sainte en besognant ici.
    Donnez-moi de vous plaire en ranimant la flamme,
    En surveillant la soupe, en récurant l'évier.
    De Marthe, j'ai les mains, que de Marie j'aie l'âme.
    Quand je lave le sol, à genoux sur la dure,
    Je pense que vos mains ont touché nos souillures,
    Et se sont endurcies exerçant un métier.
    De prier longuement je n'ai pas le loisir.
    Pourtant je dis encore : « Réchauffez ma cuisine
    Au feu de votre Amour. » Que votre paix divine
    Corrige les excès de mon humeur chagrine
    Et fasse taire mes envies de gémir.
    Vous aimiez tant, Seigneur, nourrir vos amis
    Sur la montagne, aux abords du lac, dans la chambre,
    Quand je leur servirai le repas que voici,
    Ce sera vous, Seigneur, qui daignerez le prendre,
    Car c'est vous que je sers en les servant ici.

    Ne cherche en nulle autre demeure
    Ce que tu peux trouver chez toi
    C'est encore sous son propre toit
    Que l'existence est la meilleure.

    Auteur inconnu

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  • création Chanteplume
    Ne prenez personne pour acquis
    Tenez tous ceux que vous aimez près de votre coeur
    Car vous vous réveillerez peut-être un matin
    Pour réaliser que vous avez perdu un diamant
    Pendant que vous étiez trop occupé à collect ionner des pierres.
    Bonne journée


    1 commentaire
  • C'est l'évidence même...


    2 commentaires
  • Composition image Chanteplume 

    C'est un jardin extraordinaire

    Il y a des canards qui parlent anglais

    Je leur donne du pain ils remuent leur derrière

    En m'disant " Thank you very much Monsieur Trenet "

    On y voit aussi des statues

    Qui se tiennent tranquilles tout le jour dit-on

    Mais moi je sais que dès la nuit venue

    Elles s'en vont danser sur le gazon

    Papa, c'est un jardin extraordinaire

    Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet

    Ils vendent du grain des petits morceaux de gruyère

    Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet

    Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade

    Où les touristes s'ennuient au fond de leurs autocars

    Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade

    J'avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard

    Dans dans dans

    Un jardin extraordinaire

    Loin des noirs buildings et des passages cloutés

    Y avait un bal qu'donnaient des primevères

    Dans un coin d'verdure deux petites grenouilles chantaient

    Une chanson pour saluer la lune

    Dès que celle-ci parut toute rose d'émotion

    Elles entonnèrent je crois la valse brune

    Une vieille chouette me dit: " Quelle distinction!

    "Maman dans ce jardin extraordinaire

    Je vis soudain passer la plus belle des filles

    Elle vint près de moi et là me dit sans manières

    Vous me plaisez beaucoup j'aime les hommes dont les yeux brillent!

    Il fallait bien trouver dans cette grande ville perverse

    Une gentille amourette un petit flirt de vingt ans

    Qui me fasse oublier que l'amour est un commerce

    Dans les bars de la cité :

    Oui mais oui mais pas dans...

    Dans dans dansMon jardin extraordinaire

    Un ange du Bizarre un agent nous dit

    Etendez-vous sur la verte bruyère

    Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis

    Cet agent était un grand poète

    Mais nous préférions Artémise et moi

    La douceur d'une couchette secrète

    Qu'elle me fit découvrir au fond du bois

    Pour ceux qui veulent savoir où ce jardin se trouve

    Il est vous le voyez au cœur de ma chanson

    J'y vol' parfois quand un chagrin m'éprouve

    Il suffit pour ça d'un peu d'imagination

    Il suffit pour ça d'un peu d'imagination

    Il suffit pour ça d'un peu d'imagination !

    Charles Trenet


     


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